Popular Problems, 2019
Procédant d’une collecte de formes essentiellement prélevées dans mon environnement quotidien, mon travail s’articule autour de la photographie, de la sculpture et de l’installation. Il s’inspire de la manière dont l’architecture détermine des usages possibles du commun et cherche à apparaître comme l’expression d’une résistance à l’égard des processus de standardisation. Depuis 2014, j’ai entamé une série de photographies intitulée « Popular Problems ». Elle témoigne d’événements venant troubler la banalité du quotidien. L’importance de la non-hiérarchisation de ces problèmes mineurs (un lézard pendu à une chaise, un moustique écrasé sur un visage, un cactus qui semble épuisé..), les porte à un niveau d’intérêt égal. Teintées d’une tonalité humoristique, ces images soulignent une forme de compassion à chaque situation rencontrée – que ce soit envers des objets ou des êtres vivants. Elles montrent des solutions parfois absurdes qui expriment un décalage les éloignant du projet initial, ou d’un résultat espéré.
Dans mon travail sculptural, je m’inspire du langage et des anecdotes, entendues et partagées ; elles soulignent nos différentes manières de nommer les choses, de les déformer, de les exagérer, et ainsi, de teinter la réalité. Je l’utilise par exemple dans le choix de certaines expressions qui viennent donner une direction à mes sculptures « l’odeur de boire la tasse » ou encore dans le choix d’une forme en fonction du nom d’un objet (le « jambonneau », nom d’une partie de gouttière).
Je m’attache à créer des formes de traductions incongrues. Au travers de rapports formels : certains éléments peuvent faire l’objet d’interprétations diverses : des objets doubles, une jarre pourrait ressembler à un lampadaire, un cendrier à un nénuphar. De cette manière, j’utilise des éléments qui n’ont pas toujours de lien les uns avec les autres, mais qui arrivent à générer une forme d’organisation dans le non-sens.